COURS DE CORROSION
1.Introduction
La corrosion, du latin ‘’corrodère’’, signifie ronger, attaquer. C'est une
destruction non voulue des
métaux sous l'action de milieux corrosifs (agents atmosphériques ou réactifs
chimiques). Après attaque, les métaux ont tendance à retourner à leur état
primitif d'oxyde, sulfure, carbonate etc., plus stable par rapport au milieu
considéré et ainsi à subir une détérioration de leurs propriétés.
En service les matériaux métalliques sont souvent en contact avec un milieu
agressif liquide ou gazeux,
donc le phénomène de corrosion est un problème de surface ou plus
précisément d'interface entre un métal et un milieu agressif liquide ou
gazeux ; comme il a été déjà mentionné ci-dessus le processus de la
corrosion entraîne une destruction des matériaux métalliques. Ce phénomène à
pris de nos jours une importance considérable, étant donné l'utilisation de
plus en plus grande des métaux et alliages dans la vie moderne.
Les métaux se distinguent des autres matériaux par un ensemble de propriétés
avantageuses tels que
bonne ductilité, résistance élevée à la traction, résistance aux hautes
températures, bonne conductibilité
électrique et thermique, grande facilité de mise en oeuvre etc. Leurs
inconvénients est leur instabilité au
contact de l'air et de l'eau ce qui diminue leur résistance à la corrosion
et à l'usure, c'est à dire leur durabilité.
Mais pour mieux remplir leur fonction pendant la durée de vie prévue on
emploie des techniques de protection adéquates contre la corrosion. L'emploi
de nouveaux matériaux résistant à la corrosion ont fait l'objet d'un grand
nombre de recherche ces dernières années.
Au point de vue économique la corrosion est d'une importance primordiale. On
estime par exemple que
chaque année le quart de la production d'acier est détruit par la corrosion,
ce qui correspond environ à 150
millions de tonnes/an ou encore 5 tonnes/seconde. Ces pertes pouvaient être
supérieures s'il n'y avait pas la protection contre la corrosion.
Le remplacement des équipements et matériel corrodés constitue pour
l'industrie une charge financière
très élevée à laquelle il faut ajouter le manque à gagner correspondant à
l'arrêt des installations nécessaires pour effectuer les réparations.
Les coûts annuels imputables à la corrosion et à ses conséquences s'élèvent
à plusieurs milliards de
dollars par an dans la plupart des pays industrialisés. Aux Etats-Unis, les
pertes occasionnées par la corrosion sont évaluées à plus de 7 milliards de
dollars.
La corrosion ne se limite pas à l'acier, mais affecte tous les métaux ainsi
que les polymères et
céramiques et elle touche tous les domaines de l'économie du circuit intégré
au pont en béton armé.
L'évaluation des pertes dues à la corrosion doit prendre en considération
- Les pertes directes : remplacement des matériaux et équipements corrodés.
- Les pertes indirectes : réparation, pertes de production.
- Les mesures de protection : utilisation de matériaux plus résistants à la
corrosion et plus chers, de
revêtement et de protection cathodique
- Les mesures de préventions surdimensionnement des structures porteuses
inspection, entretien.
Les pertes directes ne représentent donc qu'une partie des coûts de la
corrosion Elles sont souvent
inférieures aux pertes indirectes.
Par exemple, si l'on doit arrêter une machine ou un équipement dont l'un des
éléments constituant est
corrodé, le prix de ce dernier est dérisoire par rapport aux pertes de gain
dues au manque de production.
L'emploi des matériaux plastiques ou composites dans les différentes
branches d'industrie ont trouvés
une grande importance chez les utilisateurs, car ces matériaux résistent
bien à la corrosion et n'exigent aucun
revêtement de protection.
2. Différents processus de la corrosion
Les causes de la corrosion sont multiples et complexes et elles résultent
d'interactions chimiques et /ou
physiques entre le matériau et son environnement. La corrosion jusqu'à ce
jour n'est pas complètement
éclairée et cela est expliqué par les essais de laboratoire qui ne
permettent pas de prévoir avec certitude le comportement d'un métal ou d'un
alliage donné lorsqu'il exposé à la corrosion et de même il n'y a pas de
métal résistant, d'une manière générale un métal résiste à la corrosion dans
des conditions bien
déterminées.
En général on peut résumer les différents processus de la corrosion comme
ci-dessous :
- Corrosion chimique (sèche).
- Corrosion électrochimique (humide).
- Corrosion biochimique.
- Corrosion accompagnée d’érosion (mécanique).
2.1. Corrosion chimique (sèche)
Il s'agit d'une réaction hétérogène entre une phase solide (le métal) et une
phase gazeuse. Le processus
d'oxydoréduction de la corrosion chimique se déroule dans le domaine
atomique avec le milieu ambiant
sans présence d'électrolyte. Donc la corrosion purement chimique ne fait
donc pas intervenir le passage
d'un courant électrique, un flux électronique cesse, car l'échange
d'électrons entre les différents partenaires de réactions s'effectue
directement. L'air renferme l'oxygène, de la vapeur d'eau et des vapeurs
acides
(anhydride carbonique C02 et sulfureux S02, hydrogène sulfureux Sli2 etc.)
ce sont les agents corrosifs
mais le plus souvent c'est le C02. On admet que la formation de la rouille
est alors la résultante de l'action de tous ces corps, mais il faut qu'un
acide soit présent, même en protection faible pour que l'attaque puisse se
produire.
L'attaque du métal par une réaction chimique avec le milieu ambiant sans
intervention du courant
électrique nécessite généralement des températures élevées, la réaction qui
se produit est de la forme :
A solide + B gaz AB solide
Il est très difficile de donner des exemples de corrosion purement chimique,
puisque le plus souvent elle est accompagnée de corrosion électrochimique.
On peu considérer comme corrosion chimique l'attaque d'un métal par un autre
métal liquide (Hg), par un seul fondu ou par une solution aqueuse (A1 dans
Ccl4) l'exemple de la corrosion sèche en atmosphère oxydante à haute
température
2.2. Corrosion biochimique
C'est l'attaque bactérienne des métaux en particulier dans les canalisations
enterrées. Le mécanisme de
ce mode de corrosion peut être de plusieurs types.
a. Chimique par production de substances corrosives telles que CO2, H2S,
H2SO4,, NH3 ou d'un acide
organique, le cas le plus répandu est celui rencontré dans les canalisations
enterrées et déterminé par la
formation d'acide sulfurique qui attaque le métal.
b. Certaines bactéries peuvent réduire les sulfates pat l'intermédiaire
d'hydrogène. SO4
L'hydrogène provient par exemple des régions cathodiques, il y a donc
dépolarisation des cathodes et
formation accélérée de Fe 2+ aux anodes.
c. Dans certains cas, on peut observer sur les canalisations des dépôts
adhérents résultant de l'attaque,, non pas du métal lui-même, mais celle de
certains constituants du milieu ambiant par des bactéries. Il en résulte la
formation de piqûres sur le métal, à l'endroit où s'est produit le dépôt,
suivant un processus de corrosion par différence de concentration en
oxygène.
2.3. Corrosion avec érosion, avec frottement et par cavitation
Dans ce cas les produits de corrosion forment un dépôt adhérant et continu à
la surface de métal. Ils
ralentissent en général la vitesse de la corrosion. Cette couche peut être
éliminée en certains points par
abrasion du métal due au mouvement du liquide lui-même ou bien à celui des
particules solides qu'il contient, il y a accélération de la corrosion. Il
en est de même lorsque deux pièces se déplacent l'une par rapport à l'autre
(frottement).
La corrosion par cavitation est due à la présence de bulles de vapeurs qui
se forment dans une
canalisation, ou au voisinage d'une pièce tournante lorsque par suite de
l'augmentation locale de la vitesse du liquide où la pression statique
devient inférieure à la tension de vapeur du liquide, il en résulte un
violent martèlement de la surface métallique et une destruction locale du
film de corrosion protecteur, la corrosion petit donc se développer à
nouveau.
2.4. Corrosion électrochimique
C'est le phénomène de corrosion le plus important et elle se manifeste
lorsque le réactif est un liquide ou
lorsqu'il existe une hétérogénéité soit dans le métal ou dans le réactif,
présentant une dissymétrie de
composition.
L'existence de ces hétérogénéités détermine la formation d'une pile, alors
un courant électrique circule
entre anodes et cathodes dans le réactif et les zones qui constituent les
anodes sont attaquées (corrodées). Pour
une corrosion électrochimique on a :
A solide + B liquide AB solide
En général il n'existe pas un métal idéalement pur, il contient toujours des
hétérogénéités physiques ou
chimiques dont le potentiel de corrosion est en général différent de celui
de la matrice. C'est à dire les métaux ne sont pas monophasés lorsqu'ils
sont plongés dans le réactif.
Même pour un alliage, si ces éléments d'addition sont en solution solide, on
ne peut pas les considérer
comme parfaitement monophasés, car ils présentent toujours des inclusions.
Oxydes, sulfures etc. ou bien des régions écrouis.
Donc les légères différences de propriétés chimiques ou physiques entre les
différentes parties du métal
déterminent une électrode composite (cellule électrochimique) qui contient
des micro-cathodes et des
micro-anodes en court-circuit, c'est à dire formant des couples électriques
(piles).
Lorsqu'une électrode composite est plongée clans un électrolyte, ce qui est
toujours réalisé, elle est donc
le siège d'un phénomène de corrosion électrochimique et les anodes sont
attaquées avec une vitesse qui
dépend de l'intensité du courant débité par les piles locales.
Exemples d'électrodes composites :
Le fer contenant des inclusions de sulfure de fer, le fer représente la
cathode de la pile, le potentiel de
corrosion ainsi que le courant de corrosion seront élevés dans le cas où la
teneur en sulfure de fer est grande et plus le potentiel de corrosion de
l'électrode devient plus négatif.
Le deuxième exemple est celui de l'acier laminé, recouvert d'une couche
d'oxyde, en général, cette
couche n'est pas parfaitement continue, si bien qu'en certains points
l'acier est à nu, l'oxyde constitue la
cathode de la pile d'acier et l'acier représente l'anode. Plus la surface
d'acier exempte d'oxyde est grande et plus l'intensité du courant de
corrosion est élevée. Si la surface des anodes est très petite, il est
possible que localement la densité de courant soit très élevées et qu'ainsi
une piqûre se développe rapidement en profondeur ; par contre si la surface
des anodes est grande, bien que la quantité de métal attaqué soit élevée, la
diminution de l'épaisseur de la pièce pourra être faible en chaque point.
Dans le premier cas, le métal pourra être percé localement, alors que dans
le second cas la corrosion,
répartie sur une surface plus grande, permettra une utilisation plus longue
de la pièce.
3. Les facteurs de la corrosion
Les phénomènes de corrosion dépendent de plusieurs facteurs qui peuvent être
classés en quatre groupes
principaux tels que les :
- facteurs définissant les modes d'attaque,
- facteurs métallurgiques,
- facteurs définissant les conditions d'emploi,
- facteurs dépendant du temps.
Dans ce chapitre nous allons insister sur quelques uns d'entre eux :
3.1. Concentration du réactif et présence d'O2, Ph
Le milieu corrodant dans lequel baigne le métal agit d'abord par sa nature
même (acide, basique, salin) et aussi par la pression, concentration,
pureté, température, viscosité, état de repos ou d'agitation. On ne peut pas
savoir, à priori, si l'augmentation de la concentration d'un réactif
favorise ou au contraire diminue la vitesse d'attaque d'un métal. Ainsi
l'attaque du zinc est plus grande dans une solution aqueuse NaCI de titre
N/10 que dans une solution de titre N/10.000, par contre le fer est attaqué
dans une solution normale d'acide nitrique, alors qu'il ne l'est pas dans
une solution 12N par suite de la passivation du métal.
La concentration en oxygène
dissous du milieu corrodant influe aussi sur le phénomène de corrosion,
cela est expliqué par l'effet connu sous le nom « effet EVANS », dont
l'attaque d'un métal par une goutte saline est plus importante au centre
de la goutte où la teneur en oxygène est plus faible que sur les bords de
la goutte où la teneur en oxygène dissous est plus grande.
L'effet de EVANS peut être aussi expliqué si on considère deux électrodes
identiques d'un même métal (Fer) plongées dans une solution de NaCI.
Lorsqu'on met en court-circuit ces électrodes on constate qu'aucun courant
ne circule en raison de la symétrie du système.
Lorsqu'on envoie un courant d'air sur l'une des électrodes, on constate
que le système se transforme en
pile dont l'électrode non aérée constitue l'anode et elle se corrode voir
(fig. 125).
D'une manière générale, dans un milieu non uniformément aéré, ce sont les
sites les moins aérés qui
jouent le rôle d'anode, on peut montrer que dans la zone la plus oxygénée,
il y a une réaction de réduction :
Alors que dans la zone la moins oxygénée, il y a une dissolution du métal
:
L'effet d'oxygène (effet d'EVANS) expliqué par ces deux équations permet
de comprendre l'expérience
de le goutte d'EVANS qui caractérise le cas typique de la corrosion par
piqûres.
L'expérience consiste à déposer sur une plaque de fer bien décapée, une
goutte de solution aqueuse de
NaCI a 3%. On admet que la zone du métal situé à l'interface
goutte-métal est localisée au centre de la goutte subit une attaque et
s'entoure d'anneau de rouille (fig. 126).
Dans cette expérience la zone attaquée représente l'anode et la
périphérie en présence de l'électrolyte aéré représente la cathode.
3.2. Diagramme potentiel - pH de Pourbaix
Les nombreuses réactions chimiques ou électrochimiques intervenant dans
les phénomènes de corrosion
dépendent du pH de la solution. Pourbaix a établi des diagrammes
potentiel-pH qui délimitent différents
domaines dans lesquels (fig. 127) :
- Corrosion : le métal est corrodé, le produit de corrosion possède
principalement une forme soluble.
- Passivité : le métal est susceptible de passiver. Le produit de
corrosion est un solide insoluble
susceptible de protéger le métal. La passivation du métal ne peut pas
être observée si le produit
solide de la corrosion n'isole pas parfaitement le métal du réactif.
- Immunité : le métal est stable vis-à-vis du réactif (aucune réaction
n'est thermodynamiquernent
possible).
Pour utiliser avec profit ces diagrammes, on doit bien connaître les
conditions dans lesquelles ils sont
valables. Ces diagrammes sont établis par le calcul, à partir de données
de le thermodynamique, ils font
intervenir toutes les réactions auxquelles peuvent participer tous les
composés susceptibles de se former. Ils
sont établis à 25°C pour les corps supposés purs et ne sont donc pas
applicables aux alliages. Le réactif est de l'eau pure. On admet que le
métal est corrodable si la quantité qui peut être dissoute dans l'eau
est au moins à 10 -6 at g/l (0,06 mg/l pour le fer).
Le pH indiqué en abscisse des diagrammes est celui qui existe au contact
de la surface métallique. Etant
donné leur nature thermodynamique, ces diagrammes ne font intervenir
aucune considération de cinétique.
Or les phénomènes de corrosion ne se développe que très rarement suivant
un processus réversible. Ces
diagrammes sont utilisés en particulier pour tout ce qui concerne la
protection électrochimique du fer.
Le diagramme de Pourbaix représenté sur la figure 132 indique qu'au
dessous de la droite a, l'eau se
décompose avec un dégagement d'hydrogène, avec un dégagement d'oxygène
au dessus de la droite b entre les droites a et b, l'eau est
thermodynamiquement stable.
Dans ce diagramme on peut distinguer trois domaines :
- Domaine de corrosion : Les formes d'oxydation du métal sont des ions
(Fe2+, Fe3+, Fe(OH)3 ).
- Domaine de passivité : Eventuellement les formes d'oxydation du métal
sont des oxydes (Fe3 O4 ,
Fe2 O3 ) qui peuvent être protecteurs.
- Domaine d'immunité : La forme stable est le métal plus précisément La
concentration molaire
volumique des ions en équilibres y est inférieure à une valeur
déterminée
3.3. Influence de l’état de surface
L'état de surface des pièces joue un rôle très important sur- le
comportement du métal vis-à-vis de la
corrosion, car la corrosion étant le résultat de l'action que
développe à la surface du métal un liquide ou un
gaz. Le degré de finition, les trous, les rayures servent souvent
d'amorce à la corrosion qui se développe
facilement. Il semble aussi que l'orientation de la surface dans le
milieu corrodant joue aussi un rôle, ainsi que
le rayon de courbure des pièces.
Ils existent quatre groupes principaux caractérisant l'état de
surface.
3.3.1. Caractéristiques cristallographiques
Ils s'agit du type de structure à l'échelle du réseau, de la grosseur
du grain (plus le grain est fin plus
l'attaque est faible), du degré de perfection résultant des conditions
d'élaboration.
Concernant la structure, un atome situé à la surface échange avec ses
voisins des liaisons plus fortes
que lorsqu'il est au coeur du métal, donc les atones de surface ont
tendance à échanger de nouvelles liaisons avec les atomes ou les
molécules étrangères de façon à rétablir l'équilibre du champ de
forces auquel il est soumis.
Lorsque la grosseur des grains est grande, l'influence des différents
cristaux peut se manifester dans le
cas d’un métal polycristallin, les joints de grains qui possèdent une
plus haute enthalpie libre que le réseau, constituent une région où la
corrosion peut se développer de façon préférentielle.
Le degré de perfection du réseau cristallin intervient également dans
le phénomène de corrosion.
Les régions écrouies d'un métal s'attaquent plus facilement que celles
qui sont recristallisées. Le sens du
courant dans une pile constituée par deux éprouvettes d'un même métal,
l'une écrouie (E) et l'autre
recristallisée (R) (fig. 128) :
Le polissage d'une surface métallique par un abrasif même très fin a
pour effet d'écrouir le métal. La
présence de tensions internes dues par exemple à des déformations
permanentes à froid peut rendre la pièce attaquable par certains
agents chimiques.
3.3.2. Caractéristiques physico-chimiques
Il est très rare que le réactif soit directement en contact du métal
sauf vraisemblablement dans le cas de l'or ou du platine. Dès que la
température devienne ordinaire, il se produit en général sur le métal
des
phénomènes d'adsorption physique ou chimique, il en résulte qu'il
existe presque toujours à la surface des métaux un film de nature
variable et dont l'épaisseur peut aller de quelques angströms à
quelques centaines d'angströms.
L'aluminium se recouvre spontanément à l'air d'une couche d'alumine
dont l'épaisseur est de l'ordre de
0,1 μm lorsqu'une couche étanche et continue recouvre le métal ou
l'alliage, il existe une barrière entre le métal et le réactif. Elle
peut se produire spontanément dans le milieu considéré, ou encore par
polarisation anodique en portant le métal dans un domaine de potentiel
bien défini, on dit que le métal est passif. Cette passivation peut
également intervenir quand on ajoute, à faible concentration dans le
réactif, un corps appelé inhibiteur de corrosion. Donc les
modifications des caractéristiques physico-chimiques de la surface
métallique conduisent à la formation d'un filin continu et étanche
permettant d'assurer une protection de la surface contre la corrosion
dans le milieu considéré. Elles sont très utilisées en pratique.
3.3.3. Caractéristiques chimiques
Les impuretés du métal constituent des centres d'attaque privilégiés.
La vitesse d'attaque dépend de leur
état. Donc un métal contenant des atomes étrangers s'attaque plus
rapidement dans un réactif chimique
donné que le même métal pris à un degré de pureté élevé. La présence
d'une soudure favorise également
l'attaque du métal.
3.3.4. Caractéristiques micro-géométriques
En effet les pointes ont une réactivité plus grande que les régions
planes et d'autre part les irrégularités
superficielles augmentent la surface du métal au contact du réactif.
Donc la quantité du métal attaquée est plus importante que si la
surface était plane, même si en chaque point la réactivité est la
même. De plus les creux peuvent être le siège de phénomènes de
corrosion par différence de concentration en oxygène de réactif.
4. Cellule électrochimique (pile de corrosion)
Lorsque deux parties d'une surface métallique possédant un potentiel
électrique différent, elles peuvent
former une cellule électrochimique que l'on appelle aussi pile de
corrosion.
La différence de potentiel résulte d'une hétérogénéité du matériau
(différentes phases, joints de grains,
inclusions, ségrégations) ou le l'environnement (aération, pH,
convection, température). En général on peut définir une cellule
électrochimique comme étant un système comprenant deux électrodes
(appelées l'une anode et l'autre cathode), plongées dans un
électrolyte. Pour prendre un modèle simple on considère une cellule
électrochimique à deux électrodes (deux métaux A et B) dont les
surfaces sont égales selon (fig. 129).
En l'absence de contact électrique c'est à dire lorsque les deux
métaux sont isolés électriquement l'un de
l'autre, ils prennent les potentiels de corrosion par rapport à la
solution E corA et E corB .
On suppose que E corB soit plus négatif que E corA (E corB < E corA
). Pour qu'il y ait corrosion, il faut qu'il y a un courant qui
circule dans le circuit extérieur le la cathode vers l'anode. Dans
notre cas B constitue l'anode de la pile, car B possède une charge
négative plus élevée que celle de A et A constitue la partie cathode
le la pile
Dès qu'un contact est établi entre les deux électrodes un courant I
appelé courant externe passe lu pôle
positif (A) au pôle négatif (B) et les électrons circulent dans le
sens opposé c'est à lire ils vont emprunter le circuit extérieur de B
vers A, donc le potentiel de A va devenir plus négatif tandis que le
potentiel de B deviendra moins négatif. Il en résulte que les cations
de A ne pourront plus passer en solution si bien que A qui constitue
la cathode de la pile sera protégée cathodiquement.
De même que le courant anodique proportionnel à la vitesse de
corrosion augmente sur l'électrode B
simultanément, il diminue sur l'électrode A, en revanche, le courant
cathodique diminue sur l'électrode B et augmente sur l'électrode A.
Dans les piles le corrosion, le courant anodique de l'électrode A
s'avère souvent négligeable tout comme
le courant cathodique de l'électrode B. Formellement une pile de
corrosion se traite comme une électrode mixte subissant une corrosion
uniforme à une différence près. Les surfaces anodiques et cathodiques
ne sont pas toujours égales. Si les courants partiels anodiques et
cathodiques sont toujours équivalents en intensité, leur densité
diffère en fonction du rapport des surfaces
Remarques concernant les électrodes et électrolytes :
Une confusion apparaît souvent dans l'utilisation des termes anode et
cathode et du signe que l'on doit leur attribuer. Par convention on
distingue :
L'anode : comme étant
l’électrode dans laquelle l'oxydation a eu lieu et d'où partent des
cations dans la
solution ou encore à partir de laquelle sont libérés les électrons,
elle se charge donc négativement et on lui attribue le signe négatif
(-).
La cathode : c'est
l'électrode d'où partent les anions ou encore la partie où arrivent
les électrons libres
par l'anode. On lui attribue le signe positif (+). Généralement la
cathode ne s'oxyde pas (ne se corrode pas). Différents types de
réactions cathodiques pouvant exister dans la corrosion métallique :
Evolution d'hydrogène
Dans une pile, l'anode est le pôle positif alors que dans la cellule
d'électrolyse l'anode est le pôle négatif..
L'électrolyte : c’est le nom
donné à la solution dans laquelle sont plongées l'anode et la cathode,
l'électrolyte est un conducteur d'électricité.
La connexion électrique : L'anode et la cathode doivent être
connectées électriquement pour permettre au courant électrique de
passer dans la cellule de corrosion (dans le cas où l'anode et la
cathode font partie du même métal une connexion physique n'est pas
nécessaire). Donc il y a quatre composants pour former une base d'une
cellule électrochimique (corrosion humide). L'enlèvement de l'un des
quatre constituants aboutira à l'arrêt de la réaction de corrosion.
Dans une cellule électrochimique, on peut mesurer la différence de
potentiel entre l'anode et la cathode par l'insertion d'un voltmètre.
On peut représenter le comportement d'une pile de corrosion par un
circuit électrique équivalent
(fig. 130). Figure
Leur valeur varie donc avec le courant. La résistance ohmique Rint
représente la résistance interne due à l'électrolyte entre les deux
électrodes.
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